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Le sanctuaire de la feinte Trini-thé
14 août 2011

Acné et Châtiments

Mettre à jour ce blog devient pour moi de plus en plus difficile. J'ai une bonne excuse, mon ordinateur déconne, gravement. Mais pas que. Y'a Dame Inspiration qui se fait peu présente ces derniers temps, toute mobilisée qu'elle est sur nos projets Ldoll. Mais pas que, non plus. Pour vous expliquer, il faut revenir un peu dans le temps.

Je n'ai pas toujours été la râleuse cynique et mordante que beaucoup connaissent. Ado, j'étais même le contraire. Vous connaissez les poissons lave-vitre ? Ternes, mous, glués au mur, on les remarque à peine ? Foutez-en un dans un jogging, collez lui une perruque informe sur les ouïes et c'était moi.

Le poisson lave-vitre.

Je me laissais marcher sur la gueule, et avec le sourire. Tout simplement parce que j'étais persuadée que je ne méritais pas mieux. Que j'avais si peu d'importance que je pouvais bien tout donner, sans réserves, sans rien espérer en retour, parce que je n'étais bonne qu'à ça. Autant se faire une raison. Autant essayer d'y trouver mon bonheur. On m'a insultée, frappée, craché à la gueule, utilisée, manipulée, jetée comme une capote usagée en riant... Et je ne me suis jamais rebellée, pas une plainte. Ça me semblait normal. C'était moi qui n'étais pas assez bien, pas assez jolie, pas assez intelligente, pas assez drôle. C'était moi, la tâche noire sur le tableau.

Et puis un jour je me suis pris le parpaing de la réalité dans la face : les gens sont des connards.

Le poisson lave-vitre ramasse ses dents avec ses doigts cassés.

Quant à savoir si c'est mon coeur ou mon visage qui a fait le plus gros "crack", le débat reste ouvert. Mais le résultat était là. J'avais compris. Personne ne viendrait me sauver. Personne ne me défendrait, peu importe le nombre de personnes que j'avais défendues. Personne ne me protégerait. Et ceux qui me promettaient de le faire étaient des menteurs.

Il m'a fallu du temps pour m'en remettre. Plus d'un an, dans une semi-hibernation. J'ai pris du poids, et puis j'en ai reperdu. J'ai coupé mes cheveux. Changé mon orientation scolaire. Refusé les contacts physiques, moi qui suis si tactile. Quand je suis sortie de mon cocon, je m'étais changée en ça :

La Fée Clochette est un chat persan

Je détestais les gens, et je le braillais sur tous les tons. Si je voulais mettre les pieds dans le plat, je le faisais. Je n'étais plus souriante, mignonne, attentionnée, je ne me sacrifiais plus pour les autres, je prenais tout en ne donnant rien. Tant pis si je blessais les gens. Ils n'avaient qu'à pas se trouver sur mon passage. Et puis j'ai remarqué comme... un changement.

Pandalilou

Mudinette

PEOPLE ON THE FLOOR !

Je me retrouvais subitement entourée, appréciée, soutenue... Plus j'avais l'impression de me comporter en horrible garce, plus j'avais d'amis. Plus je vannais les autres, plus j'étais cynique, mordante et agressive, plus on recherchait ma compagnie. Incompréhensible.

Et puis petit à petit, j'ai fini par comprendre à nouveau. J'avais l'impression d'être une garce, mais je n'en étais pas une. Savoir ce qu'on veut, et ne jamais en attendre moins, ça n'est pas être méchant. Mes amis AIMAIENT mon humour, si noir et acide soit-il. Ils ne complotaient pas dans mon dos pour me détruire, en faisant semblant de m'apprécier.

Si vous vous prenez pour de la merde, les autres vous traiteront comme telle.

Tout ça pour dire que parfois, écrire sur le blog, c'est difficile pour moi. Parce que si la plupart du temps la moitié "dure" de moi domine, ma moitié "fragile" de moi est toujours là. Parfois je voudrais écrire des choses gentilles, au lieu de mordre et de me moquer. Ça n'est pas toujours facile de concilier les deux aspects de mon Moi, quand je suis persuadée que la seconde ne sera jamais appréciée de personne. C'est faux, évidemment. Juste que sous ma peau, se cache une ado complexée et timide. Et qu'il faut que j'apprenne à croire que oui, elle m'est précieuse et a autant de valeur que son pendant.

Soyez patients, j'y arriverais.

Chut !

Enfin, un jour, peut-être...

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Commentaires
W
Rho... c'est dur de parler de soi surtout quand on fond on est encore une ado toute timide. Rha!!! Bah on dirait moi en fait, le mordant en moins.<br /> Courage! /hug
G
Moi aussi j'ai vu le coeur :)<br /> Magnifique texte, et Je sais si c'est dur d'écrire sur soi.<br /> Si ce n'est que je n'ai jamais trouvé normal les souffrances qu'on m'a infligées, je me suis souvent laissé faire moi aussi. Nous ne nous sommes pas développées pareil par la suite, mais je comprends tellement que tu sois devenue telle que tu es. Et tu sais, je pense que cet aspect mordant t'aide beaucoup et... tes amis, tous ces gens autour de toi, personne n'est dupe, on sait que tu as un coeur d'or ma belle.<br /> Plein de bisous, plein de courage pour les projets, et à très vite j'espère :D
B
Je viens de capter que l'assemblage de tes deux "Moi" à la fin c'est un cœur! Moi lente? JAMAIS. Ce texte me fait un peu penser à moi aussi... on s'est connues un peu avant cette période en plus! C'est beau de te voir grandir <3
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