Impuissance : du gloom gratuit pour qui en veut.

Il y a des jours ou l'on se sent le maître du monde. Notre génie nous ébloui nous même, et on a bien l'intention de bouffer le monde à pleine dents. Tout semble possible, le ciel de notre vie est dégagé, rien ne semble pouvoir arrêter cette merveilleuse destinée.

Le jour ou quelqu'un arrivera à enregistrer ce bien être qui est en nous, et nous le repasser en boucle dans les veines, pour ressentir l'électricité nous parcourir , nous provoquer ces merveilleuses fourmis d'excitations dans tout le corps, nous projeter tellement vivant dans la réalité, au coeur du monde, avec tant d'énergie créative, cette personne méritera l'immortalité et gagnera l'Olympe en Dieu tout Puissant.

En attendant, nous sommes condamnés a nous prendre en pleine face la redescente du trip tout puissant. Et plus l'ascension a été haute, plus la chute fait mal. Ramassez vos dents avec vos doigts cassés, ne passez pas par la case départ et allez vous faire foutre.

Car aussi puissant l'être humain puisse il être avec son gros cerveau, ses grosses machines, toute sa science, la technologie, la médecine, son pouvoir, son argent, tout ce qui nous propulse chaque jour un peu plus loin de l'animal que nous sommes, il reste toujours , bah, un animal faible et faillible.

L'impuissance est la pilule d'humilité à prise rapide de l'être humain.

Prenons un être immensément riche et puissant. Des sous, une belle maison , une femme aimante, de beaux enfants, un chien bien élevé, tout va super bien dans sa vie, tout semble parfait pour le commun des mortels, il est même largement envié.

Ca ne l'empèchera pas de glisser un soir sur une merde de son fabuleux chien de race trop bien toiletté et obéissant, et de se fracasser la gueule dans les escaliers en marbre blanc d'égypte gravés à la main par des vierges unijambistes. Et de finir soit mort, soit paralysé  tétraplégique.

Non, je ne vous fait pas un remake d'Intouchables, ni un énième article sur Murphy, mon bon vieux pote de la poisse-qui-colle. Encore que ce serait une bonne idée, en général on a assez de succès avec ça, ya qu'à regarder les stat's du blog, ou même le nombre de commentaires qu'ils remportent.

Mais non, pas ce soir, j'ai la migraine pour ce genre de conneries. J'me sens molle et fatiguée. La faute peut être au doux (et Dix) Kg de gras que je me traine sur la carcasse en ce moment. Mais même si ce soir c'est la Saint Valentin, justement de savoir que tant de gens sont niaisement en train de passer une soirée romantique, comme chaque année ça me hérisse. Sans m'étaler dessus, vous pouvez relire mon -très bon- article consacré à la fête des amoureux de l'année dernière, mon avis sur la question n'a que peu changé.

Ce soir, point de rapport avec tout ça donc, mais une baffe dans ma gueule , face à mon impuissance répétitive ces derniers temps.

L'impression de contempler ma vie se barrer devant moi,me  faire de grands signes de la main, et moi me retrouver connement engluée sur place , à ne pouvoir que hurler et faire de grands signes , incapable d'avancer d'un seul pas pour la rattraper.  J'espère que cette pute m'enverra au moins une carte postale...

C'est peut être la période pour le Gloom ? La dépression, le nombrilisme glauque ? En ce moment, j'arrete pas.

Je contemple le matin le givre qui emprisonne les vitres de ma voiture. Les dessins complexes, les détails délicats. J'admire la perfection d'une coccinelle morte sur le bord de ma fenêtre, la finesse de ses antennes, de ses pattes. Je réalise que jamais en toute une vie je n'effleurerais une telle perfection, la limite que je représente pour moi même, l'imperfection de ma main, de mon cerveau, de mon oeil.

Chantez avec moi: "Je suis une meeeeeerde ! Le caca c'est de moiiiiiii ! L'excrement c'est dément !!!!

Vous avec la variante avec le travail particulièrement fabuleux d'autres artistes, qui transforme d'un coup toutes vos réalisations les plus abouties en sculpture sur bouse de vache d'un chimpanzé débile mental. Au minimum. Si vous êtes vous même déjà pas mal abouti. Sinon, vous atteignez le niveau d'une amide décérébrée mutante ET cul de jatte.

Dans le genre "impuissance traumatisante", vous avez la maladie.

La votre déjà. J'aime particulièrement l'exemple siiiii parlant de la gastro-entérite. Qui n'a jamais pensé qu'il serait prêt à donner tout l'or du monde contre une guérison immédiate ? Garder ses intestins en place, ne pas avoir a sentir le parfum délicat de son déjeuner refaire un passage en sens inverse , accompagné d'un goût supplémentaire des moins agréable ? Ne pas ressembler à ... rien ? Le cheveux collé de transpiration, l'odeur de vomi et de diarrhée persistant, les hauts le coeur à la simple évocation de bouffe, les douleurs abdominales pour faire sortir tout ce qu'on a plus depuis un bon moment ?  Vous vous rappelez, cette merveilleuse sensation de n'être qu'une pauvre petite chose souffrante soumise aux affres de la maladie , n'est ce pas ? Voilà, vous y êtes. Malgré les médicaments, malgré le repos, devoir attendre immobile et fiévreux que "ça se passe".

Et il y a la maladie des autres. Si possible ceux qu'on aime.

Rien de pire que contempler les bras ballants la souffrance d'un être aimé. On peut essayer de faire quelque chose, parler, consoler, courir, prier.. au final, ce ne sont que des excuses pour se sentir mieux. Encore que, vomir sur une personne que j'aime me distrait assez pour oublier quelques minutes ma gastro !  Maiiiiiis, ne nous leurront pas, au final on ne peut pas faire grand chose, et c'est ça qui est si blessant.

On en arrive au cliché de l'attente fiévreuse de la famille, qui ne quitte pas le malade des yeux. Si je le quitte des yeux 5 seconde, il va mouriiiiiir !  Faut que je prie pendant 17h45min28s en latin, en hébreu , en verlan puis en tchèque biélorusse sinon il va pas guériiiiiiiiir !

Si je pense à autre chose aujourd'hui, il va se passer un truc terriiiiiiiiiiiiiiiiible pour lui !

Si je traverse l'autoroute à cloche pied à reculons les yeux fermés du persil dans les oreilles et à l'heure de pointe, je me transformerais en super Héros qui soignera le cancer (ou en con plat persillé).

Ou la colère , aussi. Contre le malade, contre soit, contre le monde entier. Hurler, s'indigner, ne pas "rien faire".

Oui, c'est débile. Mais c'est une façon de ne plus se sentir si inutile. Au final, on a tellement de souffrance face aux limites de notre propre corps pour nous  aider et aider  l'autre, qu'on se réfugie dans la pensée, l'esprit, la spiritualité.

"Prions pour son salut"

"envoyons lui de bonnes ondes"

N'acceptons pas de n'être que de la chair mortelle et limitée. Transférons toute cette merveilleuse énergie. Même si ça ne marche pas, au moins on aura essayé.

On sera en paix avec nous même.

La positiiiive attituuuuuuude !

Je vais travailler mon rayon laser-des-yeux-qui-guérit-l'acnée et donne le poil soyeux.

Ca m'évitera de penser aux autres trucs gloomy de ma vie.

Et comme c'est la St Valentin, un cadeau rien que pour vous : la possibilité de vous sentir utile et de faire le bien !

Si vous n'envoyez pas au moins 15kg de chocolat chez moi et 5 commentaires à cet article, je vous envoie un petit pot souvenir de la dernière gastro de ma fille et moi. Garanti 100% naturel et biodégradable. Je peux même mettre une étiquette de la composition du repas que ça a été.

Ne restez pas impuissant face à cette menace mortelle. Pour une fois vous pouvez agir pour le bien commun (et le votre aussi, j'ai vos adresse via l'historique de navigation du blog), alors AGISSEZ !

*insérer ici une musique entrainante et une fin d'article amusante et positive*

Comments

[Analogie]

Que se soit santé ou autre, je te souhaite de vaincre tes soucis tel Maximus face au tigre ou euh, Pand'Chat face au terrible Kawazilla.

[Sugar-Junkie]

*câlin* On se comprend.