Tu ne seras jamais belle, ma fille.
Je voulais vous parler de choses débiles et amusantes, ponctuées de dessins débiles, mais comme j'ai ma Môman à la maison, j'ai pas trop de temps pour ça !
Donc à la place , un petit texte sympa sur mes traumatismes de jeunesse !
C'est un peu la genèse du Bad bad Panda, quoi.
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Je suis la 3éme d'une fratrie de 4 .
J'ai principalement grandi entourée de mes deux frères , un ainé et un cadet, ma soeur ainée s'étant bien vite désinteressée de nos jeux de gamins débiles. Jusqu'à un certain age, moi et la féminité ça n'a pas été vraiment l'osmose parfaite, mais en même temps quelle petite fille mettrait jupe et souliers vernis pour aller s'amuser à sauter dans les bouses de vache ,hein ?
Il faut dire que ma mère a éssayé sur moi petite, et a vite renoncé en voyant l'état de mes robes après.
J'ai commencé à m'apercevoir que j'étais une fille vers mes 8/9 ans, quand mes chers frères ont découvert la console de jeu de salon , et m'ont bien vite délaissée au profit de la machine.
Ma "fillitude" ne c'est réellement imposée à moi que vers l'age de 11 ans, avec les premiers poils, les seins qui poussent , et bien entendu les règles. Sans vouloir tomber dans le mélodramatique, c'est à ce moment là que j'ai commencé à vouloir faire des trucs de fille , comme me faire jolie, porter des chouettes habits trop à la mode pour crâner comme les copines et être acceptée dans un groupe cool c'est là aussi que je me suis pris la réalité de ma situation dans ma face , bien fort, et ramasse tes dents avec tes doigts cassés, puisque ma mère refusa longtemps de m'offrir des frusques de fille, mais m'imposa à la place un "uniforme" dont j'ai aujourd'hui encore honte, et que je ne vous décrirais donc pas.
Car ma mère, comme bien souvent les parents, avait reporté une grosse partie de sa tendresse et son affection de femme divorcée sur le petit dernier, mon frère cadet, qui lui aussi poussait dans son coin, grandissait et se parait -selon ma mère- de toutes les vertues. Le pauvre enfant défendait sa place privilégiée de chouchou bec et ongles, et n'hésitait pas a pratiquer toutes les bassesses pour conserver la totalité de l'amour maternel, ce qui se traduisait bien souvent par un "tout pour lui, rien pour les autres". Ainsi petite gamine de 12 ans, découvrant son corps et son début de féminité, en étais je réduite à mettre les vêtements de ma mère taillant du 44, moi qui entrait dans un petit 36/38. Et je ne vous parlerais pas non plus des gouts vestimentaires spéciaux de ma mère, ceux qui la connaissent compatiront, mais pour vous donner une idée, il est question de motif panthère associé à du rose fuschia vif.
Ainsi plus tard, plus fort que l'humiliation de ne s'habiller que selon les gouts de ma mère (jusqu'à mes 16 ans quand même) , je me pris en pleine face de ma génitrice que malgré mes efforts et mes désirs, moi gamine de 14 ans mal dans sa peau et déjà trop grosse à mon propre gouts, je n'arriverais jamais à être aussi belle , aussi féminine , fine et élégante que ...mon frère cadet de 4 ans plus jeune que moi.
Pour le petit bout de femme que j'étais, ça à fait mal. Très mal même. J'ai cru malin de rétorquer "t'as qu'as dire que je ne suis pas jolie",et je me suis pris en deuxième service "non, tu es mignonne, tu as du charme, mais tu n'es pas belle, et tu ne le seras jamais".
Je vous passe les explications liés à cette affirmation (machoire trop carrée, petit format, tendance à l'enrobage, peau pas très chouette, cellulite hyper présente...) mais voilà, à 14 ans et quelques , ma mère m'offrit la terrible vérité de ma vie : Tu ne seras jamais belle, ma fille.
Si à l'époque cette "phrase "(elle ne m'a pas dit ça comme ça, mais c'est l'idée) m'a completement détruit mes débuts de féminité et m'a poursuivi jusqu'à mes 20 ans ,maintenant avec le recul je me rends compte que ce n'était pas totalement un mal, au final.
Quand je fais appel à ma super mémoire de Panda magnifique, déjà je me rends compte qu'elle avait raison. J'ai essayé fut un temps d'être belle, mais je ne suis pas de ces filles qui sont belles au naturel. Je dois faire des efforts, bien m'habiller et pas avec n'importe quoi , me maquiller un peu, surveiller mon poids... bref, la nenette qui surgit du plumard sublime et irréprochable, ce n'est pas moi.
Certes j'ai un joli sourire, de beaux yeux bleus, quelques autres qualités physique certainement craquante et mignonnes , mais je ne suis pas BELLE , on ne se retourne pas sur mon chemin (ou par pour les bonnes raisons...) les hommes ne succombent pas d'un regard, et personne n'ira s'engager à dire de moi "elle est bonne cette gonzesse". Je ne marque pas les esprits , et je ne retourne pas les coeurs (sauf de dégouts, car je mange comme un troll, urf urf urf !!).
Et si j'en ai souffert de nombreuse années, maintenant que je suis vieille et pleine de sagesse, je trouve que pour moi, ça a été une bonne chose.
Déjà, j'ai évité les cons à l'école. Oui, j'ai été pas mal isolée, voir parfois rejetée, mais pas par tous, et j'ai connu de vraies amitiés sincères qui allaient au delà de l'apparence et la popularité que je n'avait pas. Ces personnes je les appelle encore aujoud'hui "mes amies", et c'est une chose très précieuse.
J'ai évité d'être dépucelée trop tôt . C'est peut être une chose importantes pour certains/certaines, mais d'avoir évité de tomber sur un gros lourd qui n'en aurait eu qu'après mes fesses et m'aurait brisé le coeur après avoir profité de moi, avec le recul je trouve que c'est un putain de bonus ! J'ai pu appréhender ma sexualité à mon rythme quand je l'ai eu décidé, avec une autre maturité (même pourrie) et en profiter et faire des choix que je ne regrette pas trop aujourd'hui.
J'ai pu me concentrer sur mes études ! oui, rigolez, vous avez bien le droit ! Les moches n'ont que ça à faire, c'est bien connu ! Au jour d'aujourd'hui mes "études" ne me servent pas a grand chose, juste à rajouter une ligne sur mon CV, mais au moins je n'ai pas à regretter d'avoir sacrifié ma scolarité a des futilités. Je ne dis pas que "les jolies filles sont connes", mais me connaissant MOI et parlant en mon nom propre, si j'avais été la cible de l'attention de quelques beaux garçons, je n'aurait pas été aussi assidue à mon programme de biologie.
J'ai découvert un monde inconnu ! Se réveiller vers 20 ans et découvri le "monde des filles" , ça fait un choc ! Sans tomber dans l'extrème non plus de la femme fatale en porte jarretelles et tailleur sexy, se rendre compte qu'il existe autre chose que les jogging informe donnés par son frère ainé, et qu'un pull de la bonne taille (et pas taille 46) souligne bien plus la taille et met en valeur ma petite poitrine, c'est diiiiiingue !
J'ai appris à m'aimer . Et faire "avec ce que j'avais". Se lamenter sur ce qu'on a pas, c'est facile. Se dire "de la merde, moi aussi j'ai du potentiel", c'est mieux ! Et c'est une vraie quète et au final un vrai plaisir de découvrir ses qualités et montrer aux autres que l'apparence physique ne fait pas tout.
J'ai appris à me faire aimer. J'ai peut être un gros cul plein de cellulite, mais j'ai de l'humour, je suis gentille et aimante, j'ai des tonnes d'autres choses qui ne méritent que d'être décvouvertes ! Et ceux qui ont la flemme, passez votre chemin, vous ne me méritez pas , et vous ne méritez pas que je m'interesse à vous.
J'ai appris à aimer les autres. De ne pas être placée sur un piedestal dans les nuages, de ne pas regarder les autres du haut de mon incroyable supériorité , de ne pas me considerer comme la 8éme merveille du monde (je suis la 1ere, toujours !!) et d'avoir conscience de mes défauts et mes faiblesse m'aide a considerer ceux des autres avec bienveillance, et me permet de passer outre certaines réticences pour pleinement appréhender la personne dans toute sa richesse personnelle. Après ça passe ou ça casse , mais il ne sera pas dit que je n'aurait pas essayé, et que c'est la sale tronche de Bidule qui m'aura dissuadée.
J'ai appris à être forte. Quand on est beau, certaines choses sont plus faciles. J'ai souvent remarqué que mes connaissances qui étaient minces , grandes, jolies, fines, avec une jolie poitrine obtenaient plus facilement certaines choses (une boisson gratuite, de l'aide, des cadeaux, du boulot...). Mais au lieu d'être juste jalouse comme un poux et les detester très fort (salooooopes !!) , j'ai appris a obtenir les choses différement, à ma façon de non-belle, et tenir, résister, car la vie n'est pas une fatalité, mais une épreuve.
J'ai appris à m'en foutre. Ne pas posseder la beauté divine de certains, je m'en tape maintenant. Je suis mignonne, je peux m'habiller en soubrette pour déconner et ne pas faire gros thon ridicule, on me donne souvent moins que mon âge. Je ne suis pas stressée par le fait de vieillir, avoir des rides, des boutons. Je suis bien dans ma peau -moche- et à l'aise dans mon âge et mon poids. Mon mari m'aime telle que je suis, et s'il peut prétendre à femme plus belle, il ne trouvera jamais plus aimante, amoureuse et drôle, gentille et parfaite pour lui. Il le sait, et moi aussi. Ca nous va bien, on s'aime comme ça, c'est le principal.
La seule ombre à mon bonheur de non-belle, c'est que ma tendre petite Pand'chat, ma fille, chair de ma chair (et de celle de Papa quand même ) est BELLE, elle.
Je sens venir les années difficiles... va falloir que je lui aprenne que l'apparence ne fait pas tout dans la vie... ou que je la mutile un peu, pour compenser.
Et que papa Lion achète beaaaaauuuuuucoup de battes de baseball pour accueillir les futurs prétendants comme il se doit.
Pffff, j'ai horreur de l'ironie acide de la vie.
nota bene : chère amie lectrice "Belle", ne prends pas la mouche et ne voit pas en cet article un manifeste "anti-belle". Je ne parle qu'en mon nom propre et avec parfois d 'affreuse généralité qui tachent et font mal, mais tout comme je réclame la paix et l'amour pour les quasimodos, je les distribue aussi généreusement avec les gâtés par la nature ! Je n'ai rien contre toi mon amie, et si tu veux bien envoyer quelques photos de toi nue dans des poses lascives en lingerie fine pour illustrer mon blog et ainsi attirer quelques centaines de visites supplémentaires, tu es la bienvenue !
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