Un ptit tas de papier........
N’étant pas très artiste dans l’âme, j’ai décidé de vous parler aujourd’hui d’un support que je connais plutôt bien. Les livres. Et plus particulièrement d’un roman qui m’a bouleversée il y a quelques années :
L’Amant, de Marguerite Duras.
Publié en 1984, ce roman autobiographique raconte l’histoire d’amour improbable entre une jeune fille européenne et un homme asiatique adulte, le tout sur fond d’Indochine et de Mékong. C’est tout ?? Non, laissez-moi continuer.
Dans cette histoire, il n’est pas seulement question de cet amour passionnel et destructeur, mais aussi de toutes ces choses “de la vie” qu’une jeune fille de 15 ans et demi peut rencontrer à cet âge difficile.
Ses relations avec les membres de sa familles sont difficiles et conflictuelles. Sa mère l’aime, mais cela ne l’empêche pas, pour gagner de l’argent, de déguiser sa fille en femme et de la “quasi-prostituer”. Il est d’ailleurs longuement question de sa robe translucide, de ses escarpins dorés et de son chapeau d’homme... rose. J’ai toujours eu l’impression que la mère était en réalité quelque peut dépressive, voir même bi-polaire... On le ressent, mais ce n’est jamais explicité.
Son frère ainé se drogue à l’opium et devient odieux avec sa famille, allant même jusqu’à voler leur mère. Quant au petit frère, il est le bouc émissaire du grand, c’est évident, et est protégé par la demoiselle. Voilà pour la famille.
Il y a aussi le contexte qui compte beaucoup dans la magie de ce livre. Une jeune européenne, fille d’institutrice, qui vit en Indochine et traverse le Mékong pour se rendre à l’internat dans lequel elle étudie... C’est fantastique comme “background”, n’est-ce pas ? En tout cas moi ça m’a donné envie de porter des escarpins dorés et des chapeaux d’homme.........
Si l’on compte également sa rencontre fortuite avec un bel homme asiatique sur un ferry et de sa magnifique voiture de luxe, que l’on intègre la “première fois” de la demoiselle et que l’on finit par une prise de tête monumentale, le tout saupoudré de problèmes relationnels que créent leur différences ethniques et financières, on obtient un livre poignant et magnifique, qui nous donne envie de retrouver l’Indochine et de s’y plonger jusqu’au cou !
“C’est un peu court, jeune homme”, dirait Cyrano.
Et il n’aurait pas tort. Parce que le livre, c’est une chose, mais imaginez-vous que cette histoire boulversifiante a été adaptée au cinéma par Jean-Jacques Arnaud en 1992. J’ai d’ailleurs acheté le DVD. Je dois dire que l’ambiance est assez bien retranscrite, et la demoiselle tout à fait comme je l’imaginais... La mère apparaît aussi dérangée que dans le livre et finalement tout est bien qui finit bien. Ok ?
Eh bien non ! ça serait trop simple. Si l’histoire d’amour est bien présente, tout le reste est tronqué. Le réalisateur, bien que très doué, s’est focalisé sur cette amourette et a délaissé tout le côté “initiatique” et “formateur” du livre. Ou sont les “obstacles” à franchir pour grandir ? Ou sont les seconds rôles perturbés qui rendent la jeune fille si crédible ?
L’Amant, le film, est une très jolie histoire d’amour contrariée. Ne vous y fiez pas et courrez lire le livre !
Juste 2 petites images du film pour vous donner un aperçu de la demoiselle et de son amant :